
Samuel Maimbo : une vision audacieuse pour l’avenir de la Banque africaine de développement
Samuel Maimbo : une vision audacieuse pour l’avenir de la Banque africaine de développement
David Barne
18/02/25 12:00
À quelques mois de l’élection du nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), le Zambien Samuel Munzele Maimbo se positionne comme un candidat de poids. Fort de son expérience à la Banque mondiale, il défend une vision ambitieuse pour l’Afrique, axée sur l’emploi, l’intégration régionale et l’électrification du continent. Son message est clair : cette élection doit être une bataille d’idées et non de simples jeux d’influence.
Un technocrate aguerri au service de l’Afrique
Avec près de 30 ans d’expérience dans les domaines du développement et des marchés financiers, dont 23 ans passés à la Banque mondiale, Samuel Maimbo dispose d’un profil technique incontestable. Actuellement vice-président chargé du Budget, de l’Évaluation des performances et de la Planification stratégique au sein de cette institution, il a acquis une compréhension fine des enjeux économiques et financiers du continent africain.
Son parcours témoigne d’une expertise pointue dans la gestion des politiques économiques, un atout de taille pour la présidence de la BAD. Face aux défis auxquels l’Afrique est confrontée — croissance inégale, chômage endémique des jeunes, faible industrialisation —, il propose une approche pragmatique et fondée sur des réformes structurelles profondes.
Un programme ambitieux pour une Afrique prospère
Lors de son passage à Paris, Samuel Maimbo a dévoilé les grandes lignes de son programme. Son engagement repose sur plusieurs piliers stratégiques :
L’emploi et l’inclusion sociale : il souhaite concentrer les financements de la BAD sur des initiatives favorisant la création d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, qui constituent la majorité de la population africaine. L’objectif est de développer un écosystème propice aux entrepreneurs et aux PME, véritables moteurs de croissance.
L’intégration commerciale et les infrastructures : selon lui, l’Afrique ne pourra atteindre son plein potentiel qu’en renforçant son intégration économique. Il plaide pour des investissements massifs dans les infrastructures transcontinentales afin d’améliorer la connectivité et fluidifier les échanges commerciaux.
L’accès universel à l’électricité : Maimbo insiste sur l’importance de l’énergie comme catalyseur du développement. Il prône des investissements accrus dans les énergies renouvelables et les projets d’électrification rurale pour garantir à chaque Africain un accès à une énergie abordable et fiable.
L’agriculture et la sécurité alimentaire : conscient de l’importance du secteur agricole, il met en avant le renforcement des chaînes de valeur agricoles et des politiques visant à réduire la dépendance alimentaire de l’Afrique face aux importations.
Un soutien stratégique mais des défis politiques
Samuel Maimbo bénéficie du soutien de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), deux organisations influentes dans la région. Cependant, des tensions internes, notamment entre la Zambie et l’Afrique du Sud, pourraient peser sur le processus électoral.
En face, la compétition s’annonce rude. Parmi les autres prétendants figurent des personnalités influentes comme le Sénégalais Amadou Hott, l’ancien ministre béninois Romuald Wadagni, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli et la Sud-Africaine Swazi Tshabalala. Chaque candidat défend une vision pour l’avenir de la BAD, rendant l’issue de l’élection incertaine.
Vers une nouvelle ère pour la BAD?
L’élection du nouveau président de la BAD, prévue en mai 2025, sera déterminante pour l’avenir économique du continent. Pour Samuel Maimbo, cette échéance représente une opportunité unique de réorienter la banque vers des priorités essentielles pour le développement durable de l’Afrique.
Sa candidature incarne une volonté de changement, basée sur une approche technique et une gestion rigoureuse des ressources financières. Reste à savoir si cette vision convaincra les États membres et si, au-delà des jeux d’influence géopolitiques, l’élection de 2025 sera véritablement une bataille d’idées.