À propos
Soutenu par la SADC et le COMESA, le Dr Samuel Maimbo dispose d’une expérience de près de trente ans en finance pour le développement et en mobilisation des ressources, avec un parcours couvrant l’ensemble du continent africain et avec une forte dimension internationale. Sa carrière exemplaire témoigne d'un leadership transformateur et panafricain, porté par une vision ambitieuse : redéfinir et redynamiser la trajectoire de développement de l’Afrique.
En tant que Vice-Président chargé du Budget, de l’Évaluation des Performances et de la Planification Stratégique à la Banque mondiale, le Dr Samuel Maimbo a supervisé la gestion d’un portefeuille budgétaire d’envergure, incluant des fonds administratifs, des fonds fiduciaires et des fonds remboursables. Il a veillé à ce que ces ressources soient pleinement alignées sur les priorités stratégiques de l’institution, ses objectifs de viabilité financière et ses impératifs opérationnels. En tant que conseiller principal de la haute direction sur les questions d’allocation des ressources et de planification financière, il a piloté les processus pluriannuels de planification stratégique et opérationnelle, en conciliant discipline budgétaire et réalisation d’objectifs clés, tout en assurant la gestion d’un budget opérationnel de 5 milliards de dollars américains.
Ancien chef de cabinet auprès de plusieurs présidents successifs de la Banque mondiale, il a joué un rôle clé dans l’élaboration et la mise en œuvre des missions et de la stratégie de l’institution au plus haut niveau. En tant que Directeur de la mobilisation des ressources pour l’Association internationale de développement (IDA) et du département de la finance d’entreprise de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), il a piloté avec succès une reconstitution record de l’IDA20, achevée un an avant l’échéance en réponse à la crise du COVID-19. Cette initiative historique a permis de mobiliser un montant sans précédent de 93 milliards de dollars, dont plus de 70 % ont été alloués au continent africain.
Au cours de ses 23 années à la Banque mondiale, le Dr Samuel Maimbo a occupé de nombreux postes à haute responsabilité, témoignant de sa polyvalence et de son expertise dans un large spectre de domaines stratégiques du développement. De la gestion de pôles d’expertise internationaux en finance, compétitivité et innovation, au pilotage de projets nationaux - tels que l’introduction de systèmes de paiement mobile ou la création d’une nouvelle monnaie -, ses réalisations se distinguent par leur impact majeur et leur portée exceptionnelle.
Avant de rejoindre la Banque mondiale, le Dr Samuel Maimbo a développé une solide expertise en tant qu’inspecteur bancaire à la Banque de Zambie et auditeur chez PricewaterhouseCoopers (PwC). Ces expériences formatrices lui ont inculqué une approche rigoureuse de la gouvernance et de la responsabilité financière, ainsi qu’une passion profonde pour le développement du continent africain, portée par l’innovation et l’ingénierie financière.
Le Dr Samuel Maimbo est également un universitaire reconnu. Il est titulaire d’un doctorat en Administration Publique (Banque) obtenu à l’Université de Manchester, d’un MBA en Finance décerné par l’Université de Nottingham et d’une licence en comptabilité obtenue à l’Université Copperbelt en Zambie. Il est par ailleurs membre de l’Association of Chartered Certified Accountants (FCCA) au Royaume-Uni, attestant de son expertise globale en finance et en comptabilité.



Ma vision
La vision que je porte pour la Banque africaine de développement (BAD) est de lui donner les moyens nécessaires pour répondre aux exigences de ce moment décisif que nous vivons, marqué, pour les gouvernements africains, par un environnement incertain et par des ressources publiques limitées. Pour relever les défis actuels du développement et saisir les opportunités de demain, l’Afrique doit impérativement atteindre des taux de croissance bien plus élevés.
Mon ambition est qu’à l’issue de mon mandat, chaque Africain puisse constater une amélioration tangible de ses conditions de vie. Pour y parvenir, nous devons faire de la question de l'efficacité et de l'impact des interventions de la Banque sur le terrain une priorité absolue.
L'Afrique ne pourra atteindre un niveau de développement intermédiaire ni assurer une croissance durable sans une Banque agissant avec rapidité et à grande échelle. Nous devons créer les opportunités nécessaires pour permettre à un milliard d’Africains d’accéder à l’emploi dans les plus brefs délais. Pour ce faire, nous devons identifier et soutenir les secteurs porteurs capables d’améliorer concrètement les conditions de vie, de stimuler la prospérité économique et d’intensifier les échanges commerciaux sur le continent. Nous n’y arriverons qu’avec le courage et l’audace nécessaires pour prendre des décisions difficiles, en ayant toujours pour guide la recherche de résultats concrets. Pour ce faire, nous devons nous engager résolument à relever le défi du “dernier kilomètre” du développement – cette phase cruciale dont la réalisation garantit que nos efforts se traduisent effectivement par des résultats concrets pour les populations et les gouvernements africains.
En m’appuyant sur les réalisations de la présidence actuelle, je souhaite clarifier les objectifs et les missions de la BAD. Cet objectif implique de renforcer les structures de sa gouvernance, pour que sa direction et ses actions soient en phase avec la diversité du continent, mais aussi de consolider les piliers fondamentaux de son succès : son équipe, ses ressources financières et son influence institutionnelle. Pour garantir l’impact réel et durable de ses actions, nous devrons la rendre encore plus efficace, plus productive et plus décentralisée. La Banque doit être gérée avec le même niveau d’excellence qu’une institution internationale de premier plan, avec une attention portée aux actions quantifiables et à l’obtention de résultats concrets.
Les défis qui nous attendent sont immenses. De nombreux gouvernements ploient sous le poids de la dette. Ils peinent à mobiliser suffisamment de ressources financières et subissent de plein fouet les effets du changement climatique. La BAD doit jouer un rôle déterminant en aidant ces États à optimiser la gestion de leurs finances publiques, à travers des stratégies d’endettement ciblées et diversifiées, tout en accroissant leurs sources de revenus, qu’elles soient nationales, régionales ou internationales. Nous devons accompagner nos partenaires dans la création d’un environnement propice au développement économique, notamment par la transformation numérique. La BAD doit exploiter pleinement son expertise en matière d’analyse et de données pour éclairer la prise de décisions, mobiliser les acteurs clés et améliorer l’accès aux marchés.
Ma vision repose sur un engagement fort en faveur de la création massive d’emplois durables, en tirant parti des forces et des atouts de l’Afrique. De l’agriculture aux industries créatives, nous devons mettre en œuvre des stratégies pour libérer pleinement le potentiel de notre continent. Pour y parvenir, il est essentiel de lever les freins structurels à la croissance. C’est pourquoi mon action accordera une priorité particulière au développement des infrastructures, à la garantie d’un accès suffisant à l’énergie pour soutenir une croissance à long terme, ainsi qu'au rôle clé de l’économie numérique, véritable accélérateur de progrès, de réduction des inégalités et de transformation des modèles traditionnels de développement.
Nous devons saisir les opportunités qui permettront à l’Afrique d’accélérer sa croissance économique au-delà de la moyenne mondiale. Malgré les turbulences mondiales, l’Afrique continue de se développer et détient les atouts nécessaires pour réduire la pauvreté et créer de la prospérité. Il est temps d'accélérer le rythme. Pour ce faire, rééquilibrer les déficits commerciaux, reconfigurer les partenariats économiques régionaux, lutter contre l’inflation importée et renforcer les capacités manufacturières du continent sont autant de mesures essentielles à prendre, parmi d’autres.
Pour relever les défis d’aujourd’hui et anticiper ceux auxquels nous devrons faire face demain, je veillerai avec détermination à obtenir des résultats positifs et tangibles pour nos pays membres. Il ne s’agit pas seulement de donner une impulsion à la croissance économique sur notre continent, mais aussi de renforcer notre capacité de résilience et de prospective. Chaque action de la BAD sera guidée par une exigence d’équité et d’inclusion. La prospérité doit profiter à tous, et s’étendre en particulier à l’autonomisation des femmes, aux jeunes et aux populations les plus vulnérables. De même, aucun pays ne doit être laissé pour compte : ceux qui font face à l’instabilité, aux conflits et à la violence bénéficieront en particulier du soutien de la BAD tant sur le plan financier que par des actions de terrain en faveur de la stabilité et du développement. Il est plus que temps de combler les écarts d’opportunités dont pâtissent tant de personnes sur notre continent.
Aucun de ces objectifs ne pourra être atteint seul – ni par un dirigeant, ni par une institution. Les partenariats sont essentiels pour concrétiser cette vision. Gagner la confiance des présidents, des ministres des Finances et des acteurs stratégiques est un enjeu primordial, auquel la BAD doit répondre en se positionnant comme un partenaire fiable et engagé dans la réalisation de leurs priorités nationales.
Aussi nous collaborerons étroitement avec les autres banques multilatérales de développement et avec le secteur privé africain. Nous accompagnerons les gouvernements dans la mise en place de partenariats public-privé afin d’alléger les pressions budgétaires, tout en renforçant les entreprises publiques, qui demeurent essentielles dans de nombreux secteurs.
L’influence sans équivalent de la BAD nous permet d’agir précisément pour les populations les plus vulnérables, qu’elles vivent en milieu rural ou dans les villes. La modernisation des moyens d’actions de la Banque doit nous permettre d’étendre notre rayon d’action vers les communautés numériques. Si nous ne sommes peut-être pas l’acteur le plus imposant parmi les banques multilatérales, nous avons un atout majeur : notre capacité à faire la différence là où cela compte le plus.
Ma vision pour la BAD ne repose pas sur des grandes annonces ou sur des discours de circonstance, mais sur une approche pragmatique : retrousser nos manches, nous concentrer sur l’essentiel et agir. Ensemble, nous devons saisir les opportunités qui s’offrent à nous, affronter les défis qui se dressent sur notre route et garantir un développement inclusif, résilient et durable pour les générations à venir. Plus que tout, chaque instant doit être consacré à un seul et unique objectif : obtenir des résultats concrets.
– Sam Maimbo